Landscapes-Afterwar(d)s s’inscrit dans une réflexion sur la mémoire des lieux à l’épreuve des guerres et des conflits. Si la nature est elle-même meurtrie par un passé violent, comment témoigner de l’après coup des paysages ? Comment un paysage qui a connu des crimes d’une grande ampleur peut-il offrir une visibilité de l’Histoire ? Partout où des conflits ont existé, la question du paysage est essentielle pour déchiffrer les strates mémorielles d’événements enfouis qui manifestent de façon diffuse, malgré le passage du temps, la réalité de ce qui a été. Comment conférer alors une existence visuelle à des « paysages-mémoires » ? Cette exposition est le premier résultat de deux ateliers laboratoires conduits au Cambodge, réunissant des étudiants de Master, des doctorants de l’Université Paris 8 et de l’Université royale des beaux-arts du Cambodge ; sous diverses formes leur travail interroge aussi bien la mémoire historique que la situation sociale et politique du pays. A Faux Mouvement, elle constitue le second volet du projet Le paysage après coup présenté en décembre 2017, consacré à la scène artistique cambodgienne post-khmer rouge. Il s’agit ici de mettre en évidence les pratiques expérimentales issues des ateliers laboratoires du programme IDEFI-CréaTIC conduits dans le contexte singulier du Cambodge contemporain. Patrick Nardin
Atelier Laboratoire Mémoire et Paysage | Paris-Phnom Penh 2017/2018, avec l’université Paris 8
Vues de l’exposition, centre d’art contemporain Faux Mouvement, Metz, 2018
Running Phnom Penh, films super 8 numérisés, noir et blanc, muets, 5 mn env., en boucle, pour une installation sur plusieurs moniteurs cathodiques, 2018
La circulation affolante de Phnom Penh mêle tuk-tuks, deux roues, voitures et piétons. Filmés en super 8 et en plan séquence, les corps et les visages font l’objet d’un montage qui tente de chorégraphier l’effervescence de la capitale cambodgienne.Pop Phsar Kandal, diaporama de photos numériques en boucle, 2018
Une soixantaine de chemises à fleurs de femmes en mouvement, photographiées de dos au marché Phsar Kandal à Phnom Penh. Les motifs floraux, influencés par la tradition ornementale asiatique, sont intégrés au quotidien dans les habitudes vestimentaires. L’ornemental témoigne d’une tradition ancienne à travers la culture populaire contemporaine, ici véhiculée par l’identité féminine.
LOVE, photographies numériques animées en boucle, 2018
Une enseigne lumineuse dans un parc d’attractions du quartier de Diamond Island, à Phnom Penh. Au milieu des rues nocturnes désertées de cet îlot d’urbanisme monumental et kitsch, les lumières multicolores, les cris et les émotions fortes du parc d’attractions surgissent comme un décors onirique, entre enchantement et illusion.